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L'or, quoi qu'il arrive

Impossible de retenir une bonne économie.

C'est du moins ce qu'on pourrait croire en lisant les derniers gros titres, écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

"Les craintes d'une récession en 'double creux' s'éloignent", titrait le Financial Times.

Pourquoi ces craintes s'éloignent-elles ?
Le secteur privé américain a créé 235 000 nouveaux emplois au cours des trois derniers mois, expliquait le journal.

Et voilà les "bonnes nouvelles" données par Bloomberg :

"Les entreprises américaines ont ajouté plus d'emplois que prévus en août, soulageant les inquiétudes sur le fait que la plus grande économie au monde retombe dans la récession".

"La masse salariale des entreprises privées (hors agences gouvernementales) a enregistré une hausse de 67 000, après une augmentation de 107 000 en juillet supérieure à ce qui avait été initialement estimé, selon les chiffres du département du Travail US. L'emploi dans son ensemble a chuté de 54 000 pour le deuxième mois d'affilée, et le taux de chômage est passé à 9,6% alors que de nouvelles personnes rejoignaient la main-d'oeuvre. L'estimation médiane des économistes sondés par Bloomberg news prévoyait un gain de 40 000 ".

Attendez une minute. L'économie a besoin de 120 000 emplois par mois simplement pour suivre la croissance démographique.

Bon, d'accord, ne pinaillons pas. Les employés du recensement sont repassés sur les listes des chercheurs d'emploi, "provoquant une chute de 54 000 de la masse salariale globale" et poussant le taux de chômage de 9,5% à 9,6%.

Hm... voyons voir si nous avons tout bien compris. Le chômage a grimpé, pas vrai ? Vrai.

Moins de gens ont un emploi aujourd'hui qu'il y a trois mois, pas vrai ? Vrai.

Et le nombre de sans-emploi augmente encore, pas vrai ? Vrai.

Tout ça a poussé M. Obama, dans un moment de candeur, à admettre qu'il "n'y a pas de solution rapide"...

Il aurait dû dire qu'il n'y a pas de solution du tout, provenant des autorités. L'économie doit se réparer toute seule. Mais personne ne semble prêt à ce niveau de candeur. La transparence, d'accord. Mais tirez tout de même le rideau derrière les acteurs... laissez les électeurs voir la farce, plutôt que les magouilles et l'incompétence en coulisses.

Le niveau de réflexion concernant les causes de la crise et les moyens d'y réagir est pathétique et absurde. Même les plus profonds penseurs sur le sujet semblent incapables ou peu enclins à réfléchir aux choses autrement que de la manière la plus superficielle. Le taux de chômage a-t-il grimpé ? Le PIB a-t-il grimpé ? Peu importe ce qui se passe sous ces chiffres... ce qu'ils signifient réellement... ou la manière dont une économie fonctionne vraiment.

Les techniciens ont besoin de mesures et de jauges avec lesquelles travailler. Personne ne semble se soucier de ce qu'elles n'aient pas vraiment de sens.

Mais les nouvelles du marché de l'emploi -- qui suivaient quelques jours de hausse des cours boursiers -- ont suffi pour que les investisseurs mettent de côté leurs inquiétudes au sujet d'une récession en "double creux".

Pendant ce temps, l'or se rapproche de son sommet historique de 1 262 $. Ce qui nous pousse à nous poser des questions sur le métal jaune. Il semble être dans un extraordinaire marché haussier. Lorsque les prix des actions baissaient, il y a une semaine -- l'or grimpait. La semaine dernière, les actions grimpaient. L'or aussi.

Risque, pas risque... l'or ne semble pas s'en soucier. Une analyse extraordinaire, dans le Financial Times, nous annonce que les investisseurs achètent désormais de l'or lorsqu'ils pensent que les risques de déflation augmentent. Ce qui n'a guère de sens... la déflation devrait augmenter le pouvoir d'achat des dollars. Inutile d'avoir de l'or.

Et ne vous donnez pas la peine de nous écrire pour nous dire comment l'or s'est comporté durant la Grande Dépression. L'or était une devise officielle, à l'époque. Le gouvernement américain a augmenté la valeur de l'or -- par pronunciamiento -- afin de réduire la valeur de la devise papier.

Nous pensons que l'or grimpe lorsque la déflation menace parce que les gens s'attendent à ce que la Fed fasse quelque chose de hâtif et de stupide -- un sujet qui nous est familier, à la Chronique Agora.

Tout cela semble faire de l'or un pari "impossible à perdre". Si l'inflation augmente, l'or est... eh bien... en or. Et si en revanche c'est la déflation qui resserre son étau, l'or grimpe aussi.

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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