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L'Allemagne, un pays émergent ?

Oui, nous sommes de retour chez nous

, après avoir parcouru le monde entier. C'était un beau voyage. Pas de problèmes. Pas d'incidents. Tout s'est bien passé, écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

A quoi est-ce que ça a servi ?

"Vous savez, mes amis et ma famille aux Etats-Unis croient encore que les Etats-Unis sont le meilleur pays au monde", nous expliquait un Américain à Melbourne, en Australie. "Ils pensent que le reste du monde est plein de pauvres qui n'attendent que d'émigrer aux Etats-Unis. Ils devraient sortir plus".

Nous sortons donc. Nous ouvrons les yeux. Nous regardons autour de nous.

Et que voyons-nous ?

Nous voyons un monde plein de gens qui triment et qui rament... qui transpirent et qui bossent... chacun essayant de prendre l'avantage... chacun cherchant le moyen de devenir plus riche, plus rapidement.

Partout dans le monde, les motivations sont à peu près les mêmes. Les gens veulent généralement richesse, puissance et statut. Et ils veulent tout ça de la manière la plus facile possible. Mais ça peut signifier des choses différentes pour des gens différents... et ils s'y prennent différemment aussi. Dans les économies matures, ils cherchent les subventions et les bons plans. Crédits d'impôts. Renflouages. Usines à gaz. Sinécures.

"Nous avons beaucoup de corruption en Inde aussi", notait un collègue. "Mais la plupart des gens savent qu'ils ne peuvent pas obtenir grand'chose du gouvernement. Ils n'ont pas le choix. Ils doivent lancer une entreprise ou obtenir un emploi".

Rien ne reste figé. Il y a quelques années, les Russes, les Indiens et les Chinois étaient tous assis bien sagement sur le banc de touche. Avec leurs théories insensées et leurs politiques contre-productives, ils ne présentaient pas de danger. Les Américains n'avaient aucun mal à se sentir supérieurs. La moitié du monde s'était attaché les mains derrière le dos.

Mais dans les années 70 et 80, les choses ont commencé à changer. "S'enrichir est glorieux", a déclaré Deng Xiaoping. "Perestroïka", a dit Gorbatchev. Et maintenant, ils y sont tous. Les Indiens, les Brésiliens, les Turcs, les Indonésiens -- tous ont des taux de croissance plus élevés et des dettes bien plus basses que les pays développés. La Chine et la Turquie se développent toutes deux environ cinq fois plus rapidement que les Etats-Unis. L'Inde, le Brésil et une dizaine d'autres pays ne sont pas loin derrière.

Les derniers scores aux examens montrent que les étudiants en mathématiques chinois à Shanghai sont loin devant les Américains. Et les derniers rapports nous disent que les trains chinois battent des records -- à 482 km/h.

Rien n'est trop loin. Aucun secteur n'est à l'abri. Personne ne peut s'attendre à recevoir éternellement quelque chose en l'échange de rien.

En Inde, nous avons fait un trajet en Nano, la voiture que Tata Motors vend 2 500 $. Elle était un peu bruyante... mais étonnamment spacieuse et confortable. Pour se déplacer en ville, elle semble parfaitement faire l'affaire. Et elle sera bientôt disponible aux Etats-Unis. Comment l'industrie américaine pourra-t-elle affronter ces fabricants du côté bas de gamme ? Et il y a pas mal de concurrence du côté haut de gamme aussi -- du Japon et de l'Allemagne.

"Mais attendez... l'Allemagne est une économie mature, elle aussi".

Eh bien... oui et non. Les usines et les infrastructures allemandes ont été réduites à néant durant la Deuxième guerre mondiale. Le pays a dû tout reconstruire à partir de la base. Son gouvernement d'après-guerre était entièrement neuf. Sa devise est sortie il y a moins de 10 ans.

De plus, un beau morceau de l'Allemagne actuelle a vécu sous la botte soviétique pendant 45 ans. Ils avaient un point de vue imprenable sur ce que la planification centrale peut faire à une économie.

Le gouvernement américain, de son côté, est en activité depuis 1776. Son économie est la plus grande au monde depuis 110 ans. C'est le seul grand combattant, après la Deuxième guerre mondiale, qui s'en soit sorti avec ses usines et son équipement intacts. Les Etats-Unis comptent les gens les plus riches du monde, et les plus grandes réserves d'or, depuis des années.

"Rien n'échoue mieux que le succès", disons-nous souvent à la Chronique Agora. Les Etats-Unis -- et avec lui le monde occidental -- vont-il échouer maintenant ou plus tard ? Nous n'en savons rien. Mais nous invitons le lecteur à regarder ce qui se passe dans le reste du monde... et à en tirer ses propres conclusions.

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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