04/08 Le cours de l'or prolonge son rebond...

...après le chaos de vendredi. 

Aujourd'hui, le lundi 04/08/2025, à 14h47, à Londres, les cours de l'or se stabilisent à un plus haut de sept séances, portés par l’anticipation d’une baisse accrue des taux américains après des chiffres d’emploi décevants et de nouvelles critiques de Donald Trump envers Jerome Powell, explique Atsuko Whitehouse de BullionVault.

« Personne ne peut se tromper à ce point ? Nous avons besoin de chiffres précis sur l'emploi », a déclaré Trump sur la plateforme de médias sociaux qu'il possède, licenciant le commissaire aux statistiques du travail et appelant à nouveau à la démission de Powell, qu'il qualifie d'« imbécile obstiné », après que la gouverneure de la Fed, Adriana Kugler, ait soudainement annoncé qu'elle quittait la banque centrale cinq mois plus tôt que prévu.
 
Vendredi (01/08/2025), Trump a également annoncé le déploiement de deux sous-marins nucléaires près de la Russie, dans le cadre d'une dispute sur les réseaux sociaux avec Dmitri Medvedev, haut responsable du Kremlin et ancien président russe.
 
Le cours au comptant de l'or à Londres a légèrement augmenté aujourd'hui de 0,1 % pour atteindre 3 367 dollars l'once troy, prolongeant ainsi la hausse de 65 dollars enregistrée vendredi après avoir plus que compensé la baisse de la semaine dernière.
 
La remontée de l'or a commencé après que le Bureau of Labor Statistics a annoncé que la première économie mondiale n'avait créé que 73 000 emplois en juillet, son plus faible résultat en cinq mois, et que la croissance des deux mois précédents avait été révisée à la baisse de près de 260 000, faisant grimper le taux de chômage à 4,2 %.
 
Vendredi, le président Trump a également mis en place les droits de douane les plus élevés depuis la Grande Dépression des années 1930, portant le taux effectif global à 17 % selon les analystes de l'agence de notation Fitch.
 

 
« Vendredi n'a pas déçu avec son lot chaotique de gros titres », déclare Nicky Shiels, responsable de la stratégie métaux chez le groupe suisse de raffinage et de financement MKS Pamp, en référence à la nouvelle « attendue » des droits de douane de Trump, à la nouvelle « inattendue » de la démission de Kugler de la Fed et à la « fluctuation extrême » du prix de l'or.
 
Les chances d'une baisse des taux en septembre par la banque centrale américaine, estimées à 63 % la semaine dernière, sont désormais passées à plus de 85 %, selon les paris sur le marché à terme suivis par l'outil FedWatch de la bourse des dérivés CME.
 
À partir de là, les taux de la Fed devraient désormais terminer l'année 2025 à 3,77 %, soit plus d'un quart de point de moins que les prévisions du marché à terme jeudi dernier.
 
Il s'agit de la plus forte baisse en deux séances depuis que le FOMC a révisé ses propres prévisions pour fin 2025 à 3,9 % en décembre dernier, et de la prévision la plus basse depuis début juillet.
 
Après avoir appelé à plusieurs reprises Powell à baisser les taux ou à démissionner, « j'ai une place vacante au sein du Conseil de la Réserve fédérale », a déclaré Trump vendredi à propos de la démission de Kugler, se disant « très heureux » tout en affirmant que l'économiste universitaire et ancien conseiller politique avait démissionné en raison de désaccords avec le président de la Fed.
 
Deux des personnes nommées par Trump à la Fed, Christopher Waller et Michelle Bowman, ont voté la semaine dernière contre la décision prise lors de la réunion de juillet de maintenir le taux d'intérêt directeur de la Fed inchangé, appelant plutôt à une baisse.
 
Kugler était absent lors du vote.
 
« Les marchés apprécient l'indépendance de la banque centrale, du moins en ce qui concerne la fixation des taux directeurs », explique Dan Ivascyn, directeur des investissements du géant de la gestion de fonds Pimco.
 
« Bien qu'il y ait toujours des tensions entre les décideurs politiques, toute tentative de réduire l'indépendance serait très néfaste pour les marchés. »
 
L'indice du dollar, qui mesure la valeur de la devise américaine par rapport à ses principales devises concurrentes, a légèrement progressé de 0,2 % aujourd'hui, après avoir chuté de près de 1,5 % vendredi en raison du ralentissement et de la révision des données sur l'emploi aux États-Unis.
 
Le cours de l'or en euros s'est ainsi établi à 2 912 € l'once troy, tandis que le cours en livres sterling a atteint 2 535 £.
 
Le cours  de l'argent, dont près de 60 % de la demande annuelle provient d'utilisations industrielles, a augmenté de 0,7 % pour atteindre 37,28 dollars l'once.
 
Le métal gris avait chuté de 3,9 % la semaine dernière après que Trump ait fait volte-face sur les droits de douane sur le cuivre, faisant chuter le cours à terme du métal de base aux États-Unis de plus d'un cinquième.
 
Trump a limogé Erika McEntarfer, directrice du Bureau of Labor Statistics, quelques heures seulement après la publication vendredi du rapport sur l'emploi non agricole pour le mois de juillet, l'accusant de partialité politique en tant que personne nommée par son prédécesseur démocrate Joe Biden.
 
William Beach, prédécesseur de McEntarfer, qui avait été nommé pendant le premier mandat de Trump, a qualifié ce limogeage de « totalement infondé » et a déclaré qu'il créait un « dangereux précédent ».
 
Les rendements des bons du Trésor américain à 10 ans, qui servent de référence pour les emprunts publics, privés et commerciaux, ont légèrement augmenté de 2 points de base lundi, après avoir chuté de 14 points de base lors de la dernière séance, dans un contexte de faiblesse des données sur l'emploi et de pression sur la Fed pour qu'elle baisse ses taux.
 
Les rendements à 2 ans, sensibles à la politique monétaire, se sont également stabilisés après une baisse de 28 points de base vendredi, la plus forte baisse depuis décembre 2023.
 
Les marchés boursiers européens ont rebondi après les fortes pertes enregistrées la semaine dernière, l'indice européen Stoxx 600 progressant de 0,7 %, soit près de la moitié de la baisse enregistrée lors de la séance précédente.
 
Les contrats à terme sur les actions américaines ont également indiqué un rebond après que le S&P 500 ait enregistré sa pire semaine depuis mai, les tensions géopolitiques ayant renforcé le sentiment d'aversion au risque sur les marchés.
 
Mais la Bourse suisse a fortement chuté, réagissant à la décision de Trump d'imposer des droits de douane punitifs de 39 % sur les importations suisses.