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Pourquoi l’or non alloué suisse ne paie plus

Ce que le désamour soudain des banques suisses pour les comptes non alloués révèle sur l’or et sur le secteur bancaire.

« Imaginez que vous [une banque] pouvez vendre quelque chose [de l’or] à quelqu’un [un client], mais en conservez la propriété, et ensuite l’utilisez vous-même », écrit Adrian Ash de BullionVault.

Vous pourriez le [l’or donc] prêter moyennant intérêts, ou lever des emprunts vous-même en l’offrant en nantissement. Ou bien même le vendre pour lever des fonds quand les temps sont durs. Et si votre institution [bancaire] fait totalement faillite, le « propriétaire » n’aura qu’à prendre un ticket parmi tous vos autres créanciers et faire la queue, et qu’il soit reconnaissant de la petite monnaie payée par les tribunaux.

C’est plus ou moins ce que les grosses banques font en toute impunité avec l’or. Les géants bancaires suisses UBS et Crédit Suisse sont en train de changer leur frais des comptes or pour les gros clients internationaux. Le but est de décourager les autres institutions à garder l’or pour eux, l’or soi-disant « non alloué ». Cela ressemble beaucoup à un placement d’espèces en dépôts. La banque finit par les détenir et finit par les utiliser dans les transactions bancaires.

Mais maintenant vendre de l’or [non alloué] sans vraiment vendre quelque chose ne rapporte plus.

Si vous ne pouvez pas obtenir un rendement avec cela, comment espérer de gros bonus en 2013 et après ?

Vous vous demandez si cette information a quelque chose à voir avec la chute des taux d’intérêt sur l’or…

… Mais comme vous pouvez le voir, depuis près de dix ans il n’y a pas beaucoup d’argent à gagner en prêtant l’or, qu’il vous appartienne ou non. Oui, la chute des taux d’intérêt pour les espèces a joué un rôle dans ce revirement. Les rendements ci-dessus sont ce qu’un prêteur d’or touche après avoir payé un emprunteur pour le prendre, recevant la valeur en liquide de l’or en retour, et prêtant cet argent à la place. Une autre bizarrerie du marché de l’or.

Mais la baisse dans les taux de location est survenue quand les mines aurifères ont arrêté d’emprunter de l’or, le vendant par crainte de baisses supplémentaires des cours, et ont commencé à s’attendre à ces cours plus élevés pour leur production futures. Et le prêt n’était de toute façon jamais vraiment l’objet des comptes or non allouées dans les grosses banques.

Au lieu de cela, d’après ce que nos sources dans l’industrie bancaire or et le stockage suisse des métaux nous ont dit, les grandes banques sont intéressées par l’empilement de métal jaune qu’elles pourraient alors montrer aux régulateurs : « regardez, tout ceci nous appartient, et n’est pas à nos clients », pourraient-elles dire, avant d’aller passer des transactions avec, investissant, empruntant et prêtant avec ce poids de forte liquidité, instantanément évaluant le métal derrière eux. Ou au moins, faisant des opérations avec une grosse partie de sa valeur.

Plus spécialement en Suisse, les grandes banques ont accumulé cet or non alloué de leur plus petits concurrents, ces banques privées suisses prenant en charge de très riches clients, mais ne possédant pas de coffres-forts souterrains sécurisés pour l’or dont de tels clients nantis sont en droit d’attendre. Peut-être que les grandes banques pourraient aider. Bien sûr que oui, Mais seulement si une portion de l’or des clients finit dans le bilan des grosses banques aussi.

Quelque-soit la proportion d’or alloué et non alloué, cela veut dire la confusion pour tout client de banque privé souhaitant détenir du métal jaune. Car le métal précieux était partagé entre les bilans des grandes banques et les propres comptes des banques privées dans les coffres. Donc le client actuel était loin d’avoir du métal alloué. Arrive une grosse crise bancaire, le client ne se trouvera exposé à personne d’autre que les deux établissements suisses.

Maintenant, si les traces de cet or non alloué n’avaient pas existé, BullionVault n’aurait pas existé non plus. Paul Tustain fonda l’entreprise en 2003 précisément à cause de ces confusions, et ces risques, auxquels il a fait face lui-même en essayant d’acheter de l’or un an plus tôt. BullionVault ne propose que de l’or physique alloué à 100%.

Le Financial Times, qui a publié l’info de ce revirement début février, a explicité le contexte :

« Sous les comptes or « non allouées » les plus communs, l’or des dépositaires apparaît sur les bilans des banques. [Mais comme les réglementations évoluent, cela les] force à augmenter leur réserves de capitaux. »

Comme tout emprunt que les banques prennent, incluant les dépôts des ménages et des entreprises, il faut faire correspondre au moins cette dette avec du liquide disponible. Ou plutôt, avec les réserves détenues à la banque centrale. C’était toujours la méthode, mais de nouvelles réglementations sont apparues en 2013, Bâle III, augmentant les critères pour essayer d’éviter une répétition de 2007. Avant maintenant, offrir de l’or non alloué portait le métal sur le bilan des banques. Mais avec ces nouvelles règles et donc les coûts (l’argent non prêté est de l’argent mort pour les banques, souvenez-vous) l’or non alloué est soudainement devenu du poids mort pour les banques.

Ceci marque un grand changement pour les provisions d’or des banques, et on s’attend à plus. Comment les géants suisses (qui offrent beaucoup de stockage d’or en coffre pour les petites banques privées suisses) augmentent en ce moment leur frais pour le non alloué de 20% comme l’annonce la presse ? L’or non alloué ne devrait pas vous coûter des frais continus, car pourquoi payeriez-vous la conservation de quelque chose qui n’est pas à vous ?

D’un autre côté, selon le rapport du Dow Jones, ils abaissent activement leur frais de stockage de métal alloué aussi. Ce qui suggère peut-être qu’ils souhaiteraient avoir les clients des banques privées directement, ou alors qu’ils ont beaucoup plus d’espace libre dans les coffres suisses que des articles de presse n’avaient précédemment suggéraient.

Les épargnants privés essayant de se cacher dans l’or ne vont probablement pas voir les frais de stockage baisser. Les banques privées suisses facturent 1% et plus par an pour leurs clients, et un centième d’un pourcent de baisse sur leurs coûts se verra probablement dans leur prix au détail.

Pour le moment, ce changement simplement marque une autre étape importante pour l’or et les services bancaires. L’un fait un grand retour comme actif essentiel à être détenu légitimement. L’autre se débat pour écrémé les grosses marges qui payaient si bien autrefois.

 

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Adrian Ash dirige le bureau de recherches de BullionVault, un des moyens les plus simples et les plus économiques au monde d'acheter et d'investir dans l'or. Après avoir été responsable éditorial pour Fleet Street Publications -- l'homologue britannique des Publications Agora -- il a été correspondant du Daily Reckoning à la City de Londres pendant quatre ans. Il intervient désormais régulièrement dans les publications de 321gold.com, FinancialSense, GoldSeek, Prudent Bear, SafeHaven et Whiskey & Gunpowder ainsi que sur plusieurs sites internet d'investissement. Les points de vue d'Adrian sur le marché de l'or sont régulièrement repris par le Financial Times et AFX Thomson.
 
 

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