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Niveau de vie : la Chine avance… les Etats-Unis régressent (S)

Côté américain, c’est moins gai…

Contenu republié.

" Incroyable la différence que font quelques années. La première fois que nous avons visité la Chine, c’était dans les années 80. C’était un vrai trou. Peu de voitures. Peu de routes. Quasiment aucun restaurant ou hôtel convenable ", écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

A présent, à Pékin, on voit de grandes berlines noires un peu partout… et des autoroutes modernes s’entrecroisent devant de gigantesques hôtels et immeubles d’appartements.

Les Chinois ont fait de vrais progrès ! Et les Américains ?

Personne n’avait d’argent en Chine dans les années 80. Par contraste, aujourd’hui, si l’on perd le contrôle de sa voiture au centre de Pékin, on risque d’écraser au moins deux millionnaires.

"Nous sommes très conscients de notre extraordinaire bonne fortune", nous a dit un Chinois d’une cinquantaine d’années. "Nous avons grandi avec rien. A présent, nous pouvons dîner dans de bons restaurants, vivre dans de belles maisons et voyager dans d’autres parties du monde. Je remercie le président Deng Xiaoping pour avoir eu la sagesse de nous mettre sur la bonne voie et la direction du Parti pour avoir eu le bon sens de nous maintenir sur le bon cap".

La direction du Parti n’est pas infaillible — ni en Chine, ni aux Etats-Unis (ou en Occident au sens large). Dans les deux pays, les autorités — qui ont leurs propres intérêts à coeur — prennent des décisions politiques qui se révèlent désastreuses pour les autres.

Nous n’étions en Chine que pendant quelques jours. Nous n’avons pas la moindre idée des calamités que les planificateurs centraux vont causer en Chine. Mais nous pouvons assez bien imaginer ce qu’ils vont faire aux Etats-Unis. En gros, les autorités chinoises ont encouragé les gens à construire trop d’usines, de centres commerciaux et d’appartements. Les autorités américaines ont poussé à l’erreur opposée — emprunter et dépenser trop dans le but de consommer.

Les salaires réels chinois ont doublé au cours des 10 dernières années… après avoir doublé au cours des 10 années précédentes. C’est pour cette raison que les Chinois se sentent à ce point plus riches. Ils SONT à ce point plus riches.

"Oui, nous savons qu’il pourrait y avoir un ralentissement… voire une crise financière. Mais nous sommes allés si loin et si vite que nous pouvons supporter un petit recul", a dit notre ami gaiement.

▪ Côté américain, c’est moins gai…
Les Américains ne seront probablement pas aussi joyeux. Il faut dire qu’ils ont perdu du terrain, ils n’en ont pas gagné. A présent, au plus bas de l’échelle des salaires, les travailleurs américains en ont assez. De Bloomberg :

"Les travailleurs des secteurs américains du fast-food et de la vente ont fait grève cette année pour réclamer des augmentations de salaire. La dernière grève en date, qui commence aujourd’hui, exige des salaires de 15 $ l’heure, 66% plus élevés que les 9,02 $ que gagne un cuisinier de fast-food en moyenne".

"[...] Les secteurs des loisirs, de l’hôtellerie et de la restauration ont ajouté des emplois plus rapidement que tout autre secteur aux Etats-Unis. En juin, ces secteurs ont créé 75 000 postes, selon les données du Bureau des statistiques de l’emploi. Les cuisiniers de fast-foods gagnent 9,02 $ de l’heure, soit environ 18 760 $ par an, selon les données de 2012 provenant de l’agence basée à Washington".

Voyons voir… Selon les chiffres officiels, 1 $ quand nous sommes né (après la Deuxième guerre mondiale) valait environ 10 $ aujourd’hui. Mais les chiffres officiels sont louches. En 1950, une maison moyenne se vendait moins de 10 000 $. Aujourd’hui (après la baisse qui a suivi la débâcle des prêts subprime en 2008), la maison américaine moyenne se vend environ 150 000 $. Sur cette base, pour payer le coût principal — l’immobilier — il faut aujourd’hui 15 fois autant d’argent qu’en 1950.

Les gens gagnent-ils 15 fois plus ? Après la guerre, la famille moyenne comptait un seul salarié, rapportant une paie d’environ 250 $ par mois, ou 3 000 $ par an. Le salaire minimum était de 75 cents par heure, ou environ 120 $ par mois. Avec le salaire moyen, un homme pouvait entretenir sa famille et acheter une nouvelle voiture tous les trois ou quatre ans. Une nouvelle Oldsmobile du modèle Rocket 8 coûtait 1 500 $, soit environ une demi-année de salaire.

Aujourd’hui, le salarié américain moyen gagne 30 000 $ par an, 10 fois autant en termes nominaux. Mais à présent, en dépit des chiffres bidon des autorités, il a beaucoup moins de pouvoir d’achat. Sans même tenir compte des hausses d’impôts, des soins de santé et des dépenses d’éducation, nous pouvons constater qu’il doit consacrer au moins une année de salaires à l’achat d’une nouvelle voiture familiale — deux fois autant qu’en 1950. Quant à la maison, elle représente cinq années de salaire… deux fois plus, là encore, que dans les années 50.

Le salaire réel du travailleur américain moyen a donc en fait baissé ces 60 dernières années. Si l’on se base sur les termes de son époque, ses acquisitions les plus importantes sont plus chères aujourd’hui qu’elles l’étaient en 1950.

Comment les travailleurs américains ont-ils survécu… avec des salaires réels plus bas et un coût de la vie plus élevé ? D’abord, ils ont commencé à travailler plus d’heures. Leurs femmes ont pris un emploi. Les maris ont pris un deuxième poste. A présent, les Américains travaillent plus d’heures que tout autre groupe. Ensuite — plus important de notre point de vue –, ils ont commencé à emprunter. Aidés, poussés et aveuglés par les politiques de crédit facile des autorités… ils se sont profondément endettés pour maintenir leur propre niveau de vie.

A suivre…
 

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Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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