Les rendements en hausse les obligations en baisse…
Les obligations allemandes et britanniques...
Le groupe d’assurance britannique et asiatique Prudential vient de voir ses profits trimestriels endommagés par des taux d’intérêt bas, a indiqué le Financial Times.
Imaginez ce que ferait la hausse des taux.
En fait, observez la peine que subissent déjà les investisseurs obligataires alors que les yields de long terme ont grimpé au cours du mois dernier.
C’est évident dans ce graphique des rendements des Bunds allemands. C’est le taux d’intérêt offert aux investisseurs par la dette publique de la Chancellerie fédérale. En ce cas, les dettes de dix ans.
A partir de niveaux bas record vers les 0,0% le mois dernier, le yield a grimpé à plus de 0,5% mardi, de retour à une valeur déjà basse en début d’année.
C’est bien pour les nouveaux acheteurs de Bunds. Ils obtiendront au moins un demi-pourcent de rendement sur leur argent chaque année.
Mais pour les investisseurs existant, qui ont acheté des Bunds quand les yields étaient plus bas, qu’en est-il ? Le prix a coulé, de 4,5%, un mouvement massif pour les prix de ces Bunds allemands.
Les obligations sont un emprunt. Ils vous paient une somme d’argent fixe chaque année jusqu’à maturation. Vous recevez ensuite votre capital de départ.
Quoi qu’il advienne des prix des obligations entretemps, ce paiement d’intérêt annuel ne change pas.
Vous pouvez aussi acheter et vendre des bons après qu’ils aient été émis, avant qu’ils n’atteignent leur maturité. Ce second marché est là où les prix des obligations augmentent et baissent. Et ces mouvements changent ce qui est connu sous le nom de yield ou rendement, le taux d’intérêt offert aux nouveaux acheteurs par le paiement annuel comme une proportion des prix actuels du marché.
Au printemps, le prix des bons d’état majeurs de la zone euro ont tellement grimpé que le yield est passé sous zéro pour des dettes d’une valeur totale de deux milles milliards d’euros. Le paiement annuel plus le montant original en espèces était inférieur au prix actuel du marché.
Pour faire simple : c’était fou. Cela pourrait déjà être terminé et prendre fin. Mettez en cause le rebond soudain du pétrole brut peut-être. Ou juste l’ironie de l’impression de monnaie dans le cadre du QE européen qui a commencé lorsque les yields des obligations de la zone euro ont affiché des hausses et que les prix des bons ont commencé à chuter.
En Grande-Bretagne, les prix des Gilts de cinq ans ont perdu 1,65% depuis le début avril selon les chiffres de l’office de gestion de la dette. Ce qui fait beaucoup d’argent lorsque l’on considère le rendement de seulement 1,16% offert aux acheteurs du mois dernier.
Les prix des Gilts de 30 ans ont chuté de 7,4% depuis le premier avril, perdant 9,18 livres sterling au cours des 5 dernières semaines. Ça fait mal. Car ces bons ne paient que 3,75 livres par an de toute façon.
Les acheteurs de Gilts ont perdu en avril 2,5 années d’intérêt. En voyant comment ces choses n’atteignent pas leur maturité avant 2044, attendre le remboursement des 100 livres initialement investies pourraient tester la patience des investisseurs si (ou quand) l’inflation revient. Les taux d’intérêt pourraient continuer de grimper de toute façon. Ou bien, les prix des bonds pourraient continuer de chuter.
Nous verrons alors à quoi sert vraiment le QE. Jusqu’à présent, les banques centrales ont créé de l’argent pour acheter des obligations alors que beaucoup d’investisseurs voulaient les acheter eux-mêmes.
Qu’en est-il de la situation actuelle ?
Remarquons : les Gilts de long terme ont atteint des yields annuels moyens de 7,8% au cours des 60 dernières années. En commençant par le prix d’hier, les investisseurs pourraient perdre 3/5 de leurs capitaux avec des yields de retour à cette moyenne.