L’inflation et l’or
Est-ce que l’une stimule l’autre ?
L’or a grimpé dans les années 1970, et à cette époque le taux d’inflation est passé à 10% et au-delà.
Donc il faut une forte inflation pour que les cours de l’or augmentent. C’est du moins ce que tout le monde pense, sans y faire attention.
Le fait est que l’or a augmenté de nouveau entre 2000 et 2010 malgré une inflation sous-jacente enregistrant ses plus petits niveaux depuis le début des années 1960.
Donc il a dû se passer autre chose. Et après la percée des prix la semaine dernière suite à la décision de la Fed de ne pas hausser ses taux comme promis, et comme attendu, ce quelque chose pourrait bien être de la déflation.
La déflation est le mauvais jumeau de l’inflation. Les deux sont mauvais, bien sûr… détruisant les épargnants soit en écrasant la valeur de leur argent, soit en faisant disparaître cette valeur avec les défauts de crédit et une faillite des banques.
Mais la déflation c’est ce qui fait vraiment peur aux banquiers centraux. Car selon eux, l’inflation peut être soignée simplement en augmentant les taux d’intérêt. Alors que la déflation (avec l’horreur des prix en baisse dans les magasins, ce qui diminue les recettes des entreprises mais gonfle la vraie valeur de la dette) ne meurt pas si vous abaissez simplement les taux.
Pas même les taux à zéro et la création de monnaie par milliard avec le QE n’ont su endigué une longue déflation au Japon commençant avec les krachs immobilier et boursier en 1990.
Les taux à zéro n’ont pas su déclencher l’inflation après sept ans aux Etats-Unis. La Fed veut seulement l’inflation à 2,0%. Pas trop chaud, pas trop froid. Mais son QE et sa politique des taux à zéro a résulté en une inflation des prix à la consommation à seulement un dixième de cet objectif.
En bref, elle n’a aucun contrôle du tout.
L’or, à l’inverse de la monnaie, est rare et ne peut être créé à volonté. D’où son attrait de protection contre l’inflation. Mais les alchimistes du Moyen Age, et ce que les gestionnaires d’investissement pourraient se rappeler, est que l’or est aussi indestructible. Vous ne pouvez pas le détruire. Et la faillite financière ne peut pas détruire sa valeur. Et aucune autre classe d’actif coté instantanément et négocié dans un marché profond ne peut être possédé comme une propriété physique non liée à la faillite d’un tiers.
Les gestionnaires de fonds s’en sont soudainement rendus compte quand les frères Lehman ont fait faillite, il y a sept ans cette semaine. L’or physique prend son véritable sens quand le reste du monde s’effondre.
De la même manière, certains gestionnaires intelligents de fonds ont diminué leurs positions sur l’or quand le risque de déflation a semblé reculé.
Le gestionnaire géant Soros Fund Management par exemple, a diminué ses positions dans l’or au printemps 2011, quelques mois avant le pic historique des cours. Son directeur à l’époque, Keith Anderson, a indiqué au Wall Street Journal que le risque de déflation avait reculé. Donc le risque des folles actions des banques centrales d’essayer de lutter contre avait aussi soi-disant reculé.
Et pour aujourd’hui ?
La Fed s’est acculé dans un coin, promettant l’augmentation des taux pour la fin 2015, mais maintenant coincée avec une inflation si petite qu’elle bafouerait son mandat en osant simplement essayer.
La crédibilité de la Fed risque d’être endommagée par ce qu’elle fait d’ici le Nouvel an. Et le vrai moteur pour un marché haussier de l’or est la perte de confiance envers les banquiers centraux.
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