Articles & actualité

L’or, la Grèce et le nouvel ordre financier

Est-ce que l’or pourrait former la base d’un nouveau système monétaire… ?

« Jusqu’en 2007, les financiers ont en général vécu dans un monde constructif en croissance et qui a engendré une zone de confort qui est toujours la norme pour eux. Mais nous sommes entrés dans une zone de décadence, pleine de nouvelles d'actualité financières décevantes et de structures affaissées qui ont, à plusieurs reprises, manqué de répondre aux attentes », écrit Julian Phillips pour GoldForecaster.

En conséquence, il y a une incapacité de comprendre ce qui se passe dans un tel climat et comment le comportement humain peut réagir de façons positive et négative. Etes-vous prêt, informé et clair sur ce qui est à venir et ce que vous ferez ?

Il est de plus en plus évident chaque jour que la décadence continuera. Nous disons cela car comme la calotte de glace du Groenland, ce qui était considéré comme normal disparaît soudainement et un nouveau modèle commence.

La différence à partir d’aujourd’hui est que la sortie de la Grèce de la zone euro et l’Espagne demandant un renflouement vont probablement bien avoir lieu, à moins que des événements remarquables, très différents et improbables vont se passer et rétablir l’économie de la zone euro à une croissance éclatante. Quand cela arrive, attendez-vous à voir une armée de cochons volants (ou flying pigs en anglais) autour de la BCE à Bruxelles en formation parfaite.

Les malheureux pays « PIGS » [Portugal, Italie, Grèce et Espagne] de la zone euro sont extrêmement vulnérables si la Grèce sort de la zone euro. Le fait que la Grèce quitte la zone euro créerait un précédent répétable pour les autres.

Si la détresse de la Grèce apparait non seulement tolérable mais conduit à un bilan sain, alors le pays qui croule sous les dettes de la zone euro pourrait voir cela comme préférable à un fardeau pénible et potentiellement autoritaire de nouvelles dettes sur leur dos avec peu d’avantages en échange. Au moins, ces pays devront convaincre leur peuple des avantages de rester dans la zone euro. S’ils ne peuvent pas alors ces pays pourraient considérer que c’est mieux de suivre la Grèce vers la sortie de la zone euro.

D’un autre côté, le fait que la Grèce soit maintenant sortie de la zone euros et que sa dette peut-être avec une valeur aux environs de moins de 10% de sa valeur d’origine (elle est maintenant d’environ 30% de cela ou moins) pourrait faire peur aux créditeurs et faire stopper tout emprunt futur pour ces pays. Cela précipiterait leur départ de la zone euro.

Si des pays comme l’Espagne ou l’Italie venait à sortir de la zone euro nous ne verrons pas sortir un pays responsable seulement de 2% du PIB de la zone mais des pays avec une importante contribution (de plus de 20%) au PIB de la zone euro. Cela forcerait immédiatement une évaluation sur toute la zone euro de la valeur de la zone elle-même. Deux problèmes seraient mis en évidence :

1-La zone euro compte pour 40% des exportations allemandes. Ceux-ci souffriraient et la sortie toucherait les niveaux d’exportation de l’Allemagne.

2-Avec les faibles nations quittant la zone, la valeur de l’euro pourrait augmenter énormément car la balance des paiements globale de la zone serait en meilleur forme. Cela pourrait heurter la compétitivité des exportations de la zone pour le commerce international. Un euro faible était peut-être le plus grand avantage pour l’Allemagne en particulier qui avant devrait lutter constamment avec un deutschemark fort.

Du côté du capital, les pays comme la France et l’Allemagne trouveraient que les niveaux de mauvaises dettes (sur les livres de leurs banques et dues par ces pays) pourraient aggraver la crise financière.

Globalement, le départ de la Grèce de la zone euro pourrait amener l’Espagne, le Portugal et l’Italie à partir aussi. Quoiqu’il arrive, le problème de l’endettement souverain pourrait prendre des proportions beaucoup plus sérieuses. Dans un tel climat et avec la récession mondiale qui s’intensifie, les jours d’emprunts pour vivre maintenant seront remplacés par l’arrivée de paiements retardés et d’une période extrêmement pénible d’austérité forcée. Les politiciens (forcés par les électeurs là où il y a une démocratie et forcés par les troubles sociaux là où il n’y en a pas) adopteront le seul recours qui leur obtiendra des votes, et qui est de permettre l’inflation monétaire d’être déclenchée.

A ce moment-là, la crédibilité financière et la crédibilité de la devise pourraient être à des niveaux tellement bas que la perte de confiance pourraient exiger des actions des gouvernements et des banques centrales pour restaurer la confiance par tous les moyens. Les contrôles pour forcer l’utilisation des devises locales via les contrôles de capitaux feraient certainement partie de ce processus. Un besoin criant s’élèvera internationalement pour que des devises nationales soient soutenues par les actifs échangeables internationalement et respectés du monde entier.

Après la chute de la République de Weimar, l’Allemagne a émis une nouvelle devise basée sur les valeurs de la terre, le Rentenmark, ce qui donnait l’impression que seulement une partie de la terre qui était disponible était limitée, ainsi que le montant des devises émises contre celle-ci aussi.

Mais ce n’est pas valable en dehors du pays. Il manque quelque chose pour que la devise soit respectée et estimée dans le monde, pour qu’elle soit capable d’avoir sa valeur entièrement réalisée en dehors du pays, qu’elle soit portable, par exemple qu’elle puisse quitter les mains de son propriétaire entièrement et passer une valeur à son nouveau propriétaire.

Le pétrole aurait pu être un candidat s’il n’était pas consommé constamment et s’il n’était pas sous le contrôle de l’OPEC, qui a son tour dépend des Etats-Unis pour sa sécurité.

Cet objet devrait être complètement libre du contrôle par la nation. Historiquement et à ce jour, il n’y a qu’une série de choses qui endosse ce rôle : les métaux précieux, comme l’or et l’argent. Tous deux ont servi de devises dans le passé et l’or tient particulièrement encore ce rôle pour les banquiers du monde. Il remplit tous les besoins d’une monnaie internationale libre des obligations nationales, crédible pour toutes les nations même quand elles le reçoivent de leurs ennemis.

-Le simple fait que la Banque des règlements internationaux a procédé à 500 tonnes de swaps devises/or il y a deux ans, atteste de la capacité de l’or à faciliter et soutenir le système monétaire international tel que nous le connaissons maintenant.

-La continuation de l’acquisition de l’or par les pays émergeants certifie aussi de sa valeur actuelle et future comme un soutien pour le système monétaire.

-Les discussions qui se tiennent dans le milieu bancaire sur la ré-évaluation de l’or dans les bilans des banques en tant qu’actif de niveau I (égal au statut des bons du Trésor américain) témoignent davantage de sa valeur comme monnaie de base. Cette valeur va bien au-delà du cours du marché.

 

Cet article ne peut être reproduit sans la permission de son auteur (Julian Phillips chez GoldForecaster).

-- Article traduit par BullionVault.fr --

 


JULIAN PHILLIPS, de l’équipe de GoldForecaster.com, a commencé sa carrière sur les marchés financiers en 1970, après avoir quitté l’armée britannique. NB : cet article ne peut être reproduit sans l’accord de l’auteur et de Gold Forecaster.

Voir tous les articles de Julian Philips.

Avertissement : Tous les articles publiés ici ont pour but d'informer votre décision, et non pas de la guider. Vous êtes seuls à pouvoir décider du meilleur placement possible pour votre argent, et quelle que soit la décision que vous prenez, celle-ci comportera un risque. Les informations ou données incluses ici sont déjà peut-être dépassées par les événements, et doivent être vérifiées d’une autre source, au cas où vous décideriez d’agir. Voir nos termes et conditions.