Face à la Débâcle Monétaire, Seul l'Or Résistera
Aussi frappant que convaincant...
173 000 tonnes d'or, c'est l'équivalent en or -- au prix de 900 $ l'once -- des sommes qui auront été injectées pour relancer l'économie mondiale d'ici la fin 2010 -- selon le G20 --, soit davantage que tout le stock d'or accumulé sur terre depuis la nuit des temps !
Les Etats-Unis inondent la planète de dollars
D'autre part, comme nous l'envisagions déjà en janvier, la Réserve fédérale américaine (Fed) a débuté officiellement le 18 mars 2009, une politique de monétisation de la dette du gouvernement américain. Donc, elle va acheter des obligations du gouvernement en échange de billets nouvellement imprimés.
La Fed va probablement monétiser encore des milliers de milliards de dollars, avec une technologie (la planche à billets électronique) davantage digne d'un pays du tiers-monde que d'un pays développé ! C'est le grand avantage dont dispose les Etats-Unis, à savoir de pouvoir disposer de la devise de réserve mondiale. Tout cela aura évidemment de fortes répercussions sur le niveau de l'inflation d'ici quelques années.
L'inflation ou la mort
Tous les gouvernements sont actuellement engagés dans des programmes de quantitative easing (politique monétaire non conventionnelle), ou, si vous préférez, d'impression monétaire pour lutter contre les forces déflationnistes.
Le but ultime ? Dévaluer le pouvoir d'achat de leur monnaie, donc de réduire le poids de la dette, et de soutenir le prix des actions et de l'immobilier par l'inflation, tout en décourageant l'épargne.
La fuite en avant
La dette totale des Etats-Unis dépasse 60 000 milliards de dollars, soit quatre fois tout ce que le pays produit en une année (PIB) !
Lorsque vous ne pouvez plus vous montrer solvable, il vous reste trois options :
1) augmenter les impôts ;
2) l'inflation ;
3) la faillite.
Augmenter les taxes étant impossible vu la situation délicate dans laquelle se trouve le peuple américain et les entreprises du pays actuellement, la seule solution qui s'impose pour les Etats-Unis -- et pour le reste du monde par répercussion -- est l'inflation.
Les politiciens l'apprécient car elle permet d'emprunter une somme d'argent qui achète une miche de pain et de rembourser cette même somme lorsqu'elle suffit tout juste à payer une tranche de pain !
La Fed montre une réelle application dans sa politique inflationniste
En effet, elle a déjà doublé son bilan l'année dernière à 2 000 milliards de dollars, et nul doute que son bilan risque d'exploser dans les années à venir !
Après le krach de 1929, la Fed avait attendu jusqu'en 1933 pour adopter une politique de quantitative easing. Mais cette fois la réaction a été immédiate ! Plus le bilan de la Fed gonfle, plus grande est la quantité de dollars qui sont injectés dans les banques, puis dans l'économie.
Pour l'instant, une grande partie de ces dollars sont encore retenus au niveau des banques, mais lorsqu'ils finiront par être déversés dans l'économie, les prix des biens et des services vont à nouveau prendre l'ascenseur : ce sera la partie visible de l'inflation pour le consommateur. Je dis la partie visible, car l'inflation est avant tout un phénomène monétaire.
L'inflation, un phénomène avant tout monétaire
Comme la masse monétaire n'a jamais cessé de croître, même durant la crise de l'automne dernier, nous pouvions bien nous douter que le chant des sirènes déflationniste n'était qu'une illusion !
En fait, il existe une réaction décalée dans le temps entre la croissance de la masse monétaire (l'inflation au sens strict du terme) et son effet sur les prix (l'inflation pour le public). Ce retard est de un à trois ans, et correspond au temps qu'il faut pour que le nouvel argent se diffuse dans toute l'économie.
Je me base sur la croissance de la masse monétaire américaine TMS (True Money Supply), car les autres agrégats monétaires peuvent porter à discussion.
Comptez entre un à trois ans avant de voir l'inflation revenir au galop
Par exemple, nous voyons que la forte croissance de TMS en 2001-2004 nous a conduit à une forte hausse des prix des matières premières sur la période 2003-2007.
Ensuite, le ralentissement dans la croissance de TMS en 2005-2006 aurait pu nous mettre en garde contre un ralentissement de l'effet visible de l'inflation autour de 2008-2009.
Je ne dispose des données de TMS que jusqu'au mois d'octobre 2008, mais nous voyons que depuis l'automne 2008, la croissance de TMS a à nouveau accéléré. Nul doute que les renflouages, les nationalisations, les plans de relance et les monétisations vont contribuer à porter la croissance de TMS à un niveau élevé dans les mois et années à venir.
Dévaluations compétitives en vue... Seul l'or résistera
Tous les pays qui ont contracté d'énormes dettes ces dernières années vont s'engager sur la même voie que les Etats-Unis. Ils n'ont plus d'autre choix, s'ils veulent survivre, que de dévaluer leur monnaie. Même la Suisse s'est lancée dernièrement dans la dévaluation de son franc !
Donc, on risque d'assister à une dévaluation monétaire compétitive au niveau mondial, et la valeur de la seule devise qui ne pourra pas être dévaluée, l'or, va automatiquement grimper en termes de pouvoir d'achat dans toutes les monnaies.
Les autres matières premières vont également voir leur prix grimper, comme résultat de la perte du pouvoir d'achat des monnaies.