Euro, Pétrole, Blé, Soja, Cuivre, Or, Argent, Palladium... Records En Pagaille Hier Sur Les Marchés !
en passant au-dessus des 1,51 $ pour un dollar. Au même moment, le baril de brut passait le cap des 102 $ en cours de séance et le Brent franchissait les 100 $ pour la première fois.
Ce n'est pas tout : l'argent a été propulsé à 19,45 $, l'or à 964 $, le palladium à 561 $ -- trois records absolus. Le blé a touché l'incroyable seuil des 12,80 $ le boisseau à Chicago et le soja 14,86 $ !
La folie a aussi touché le marché des métaux de base : imaginez le cours du cuivre à 8 515 $ la tonne !
A qui devons-nous ce feu d'artifice ? Que s'est-il passé pour que les marchés disjonctent à ce point ?
Tout a commencé à Munich
Ah ! Munich... c'est ma ville. Une très belle ville. Un véritable art de vivre avec ses jardins, sa Pinacothèque, ses Biergarten, son environnement fantastique. Mais je m'égare... là n'est pas la question aujourd'hui.
C'est à Munich que siège l'institut Ifo -- qui calcule l'indice du climat des affaires en Allemagne. Cet indicateur a toujours été très suivi. Or hier, l'institut annonçait que l'indice du moral des patrons allemands est en hausse -- sous entendu l'économie allemande va bien, la croissance continue.
Le problème, c'est que l'inflation fait rage partout en Europe
Elle atteint des taux record, qui tournent autour de 6% à 7% dans les pays de l'Est. Elle s'est installée juste en-dessous des 3% dans les économies de la Zone euro.
En clair, les chefs d'entreprises qui espéraient une détente du taux directeur de la BCE, voient leurs espoirs s'envoler.
Vous savez combien l'euro fort préoccupe les Européens. Or justement, notre ami J-C Trichet a récemment fait "un signe d'ouverture". Oui, il était prêt à envisager, peut-être, une détente du taux directeur si les anticipations de l'activité économique se détérioraient vraiment ; ce qui vaut son pesant d'or connaissant l'extrême rigueur de notre homme en matière de gestion du risque inflationniste.
L'indice Ifo a fait voler en éclats les maigres espoirs des chefs d'entreprise européens.
Après tout... pourquoi la BCE baisserait-elle ses taux ?
Fini "l'ouverture d'esprit" de la BCE. L'inflation grimpe toujours. Et manifestement en Allemagne, les patrons anticipent la poursuite de la croissance... Pourquoi la BCE baisserait-elle son taux ?
Les spéculateurs n'ont pas eu d'état d'âme pour trancher sur la question. En un temps éclair, ils ont réintégré le maintien du taux européen à 4% -- au moment même où ils intègrent une baisse des taux de la Fed ! Inutile de vous dire qu'ils ont joué le dollar à la baisse contre l'euro -- ce qui a mécaniquement profité à toutes les matières premières.
La cerise sur le gâteau !
Les dernières nouvelles fraîchement tombées ne laissent pas l'ombre d'un doute quant à la dégradation économique US. L'économie ralentit toujours, les Américains commencent à réduire leurs dépenses (or ils font 70% de la croissance !), les entreprises passent moins de commandes et investissent moins. L'immobilier continue de s'enfoncer.
Conséquence : le dollar plonge à 1,5105 pour un euro
Du jamais vu !
Le dollar a aussi plongé contre le yen, le dollar australien et de Nouvelle Zélande -- ainsi que contre les dix monnaies asiatiques les plus importantes. Le Baht thaïlandais est même au plus haut depuis 11 ans !
Les matières premières deviennent des instruments financiers utilisés pour se protéger de la chute du dollar !
Baisse du dollar = inflation. La corrélation est presque parfaite ! Ce que le dollar a perdu, le brut l'a gagné. Il ne fait aucun doute à mes yeux que le pétrole, au même titre que l'or, est devenu un instrument financier utilisé par les investisseurs pour se prémunir de la chute du dollar.
Pas seulement l'or et le pétrole. Les céréales et les métaux précieux aussi. Jamais le blé, l'avoine, le riz, le soja, l'or, le platine, l'argent, le palladium... n'ont connu pareille explosion des cours. Toutes les matières sont à la fête !