Ça y est, le hedging est de retour… un peu…
Petites et grandes compagnies minières aurifères couvrent leurs productions futures.
A mon retour de vacances et après avoir répondu à tous mes emails en attente, j’ai vu des rumeurs concernant les compagnies minières aurifères qui ont utilisé le rebond des prix de l’or en août pour commencer à couvrir leurs productions.
Le hedging ou la couverture de protection intervient lorsque les producteurs vendent une production future aux cours d’aujourd’hui. Et ici en septembre 2015, 800 dollars sous le pic historique d’il y a quatre ans, les « ventes continuent sans relâche », indique un bureau de trading des métaux précieux à Londres. .
Il fait référence à la courbe des contrats forward sur l’or, qui montre que le coût du prêt du métal et sa récupération dans le futur, mettant en attendant les espèces reçues en dépôt pour toucher un taux d’intérêt.
La courbe s’écrase, selon une note, signifiant une demande forte pour l’emprunt en métal jaune, et cela signifie aussi que ça se rapporte surtout aux couvertures forward des compagnies minières.
C’est ce qui retient actuellement les prix, estime un autre trading desk. L’on a eu la confirmation lundi qu’au moins une compagnie aurifère plus petite avait saisi la chance de bloquer les cours actuels pour ses productions futures.
La compagnie australienne Evolution (ASX : EVN) a indiqué hier qu’elle avait vendu des forwards de 300 000 onces pour la livraison entre juin 2016 et la fin 2019.
La grosse nouvelle est que plusieurs petits participants ont déjà pratiqué le hedging depuis le krach de 2013.
En tout, l’industrie était un de-hedger net, ou ne faisant pas de couverture, au premier trimestre de cette année. Avec seulement 25 tonnes d’or au total, le programme de couverture totale d’Evolution correspond maintenant à moins de 25% de sa production prévue pour ces cinq prochaines années.
Peut-être qu’une ou deux autres compagnies minières font la même chose. Mais nous sommes loin d’une mode du hedging comme celle qui avait pris d’assaut l’industrie minière aurifère lors du marché baissier des années 1990. Très très loin.
A l’époque, l’industrie minière de l’or avait développé les ventes forward pour l’équivalent de 12 mois de production mondiale. L’impact, lorsque les prix ont commencé à augmenter en 2001, a été dramatique. Ayant bloquer les prix aux plus bas depuis la fin des années 1970, l’industrie minière s’est empressée de racheter ses couvertures de protection, poussant ainsi les cours plus haut, et forçant plus de compagnies minières a essayé de racheter leurs couvertures aussi.
Les actionnaires n’ont pas aimé cela, bien sûr. Car cela veut dire que leurs investissements dans les équités, au lieu d’augmenter avec les cours en hausse, étaient paralysés par des accords de couvertures signés aux plus petits niveaux, qui coutait cher à clôturer.
Mais pour gérer la trésorerie, un peu de hedging semble sage dans toute entreprise productive. L’action d’Evolution est parfaitement logique, convient une note d’ICBC Standard Bank publiée aujourd’hui. Surtout parce qu’Evolution, qui a ses mines uniquement en Australie, jouit en ce moment des cours de l’or proches de pics de trois ans en dollars australiens.
Les actionnaires de la compagnie semblent aussi apprécier le hedging, poussant les parts à la hausse de 5% aujourd’hui, et prolongeant un rebond à partir d’une grosse baisse de la semaine passée de plus de 20%.
La grande question pour les investisseurs en or et les traders est si les grands participants commencent à se couvrir aussi.
La compagnie minière numéro un mondiale, Barrick (NYSE:ABX) est un autre hedger, qui avait bloqué ses prix aux niveaux bas de la fin des années 1990, pour seulement les racheter et pousser les prix à la hausse les dix années suivantes. Son président actuel, John Thornton, a indiqué en mai que le hedging était pour lui logique.
Si les prix de l’or continuent de grimper alors que la Fed retarde sa hausse des taux d’intérêt, et que le ralentissement chinois se répercute sur d’autres actifs financiers, le nouveau hedging des compagnies minières pourrait devenir un obstacle pour davantage de gains.
Mais du point de vue longtermiste, les productions minières aurifères annuelles vont probablement culminer cette année, puis commenceront à glisser à partir de ces niveaux hauts record. Certains analystes estiment que les réserves sous le sol offriront 20 ans de production. Comme le note le bureau des métaux précieux de la Société Générale, la American Chemical Society inclut l’or et l’argent dans son tableau périodique des éléments en voie de disparition. La baisse des dépenses liées à l’exploration depuis le pic de 2011 n’endommage que la production de long terme.
S’attendant à une explosion dans la filière du recyclage, la suggestion de Société Générale est d’acheter des actions des affineries et non pas des minières. Notre suggestion sera bien sûr de simplement acheter de l’or !