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Adieu, ou plutôt bonjour Inflation !

La Fed pense pouvoir faire passer 315 millions de pauvres âmes au-dessus d’un trou de 0,2% dans ses prévisions du taux d’inflation…

 

« Vous souvenez-vous de l’inflation ? Les banquiers centraux eux, oui, ils s’en souviennent. Et ils veulent s’en débarrasser », écrit Adrian Ash pour BullionVault.

Mais pas de la façon dont ils avaient l’habitude de s’en débarrasser. A l’époque ils augmentaient les taux d’intérêt pour stopper les dépenses alimentées par la dette. Alors que maintenant ils veulent pousser l’inflation en dehors de leurs objectifs de politique.

Le vrai but étant d’accueillir l’inflation de retour dans l’économie réelle.

Les taux d’intérêt à zéro aux Etats-Unis seront appropriés au moins tant que le taux de chômage restera au-dessus de 6,5%, avait confirmé la Fed mercredi dernier. Et ce seulement un jour  après que le nouveau gouverneur de la Banque d’Angleterre Mark Carney ait déclaré qu’il voulait échanger les objectifs d’inflation contre les objectifs de PIB. Ceci marque une nouvelle étape d’un changement mondial important.

Oui, l’inflation se fait remarquer. La Fed a juré mercredi qu’elle garderait ses taux à zéro uniquement tant que l’inflation n’est pas, selon les prévisions, à plus d’un demi-point de pourcentage au-dessus de l’objectif de 2% de long terme du Comité au cours de la prochaine année ou des deux prochaines années. Mais cette prévision est bien sûr, une prévision de la Fed. Et son objectif d’inflation à 2,0% est déjà bidouillé.

Un demi-point par-ci et un demi-point par-là, personne ne compte vraiment. Mis à part, les consommateurs, les entreprises, les épargnants et tout le reste.

Notons aussi que la Fed n’a pas dit qu’atteindre son nouvel objectif de taux de chômage engendra de façon certaine une augmentation du taux d'intérêt. De plus le niveau de 6,5% pour le chômage américain est lui-même un objectif ambitieux. Depuis 1948, le chômage américain est de 5,8% en moyenne. Il est resté à 7,7% en novembre, et il s’est maintenu à ou sous 6,5% pendant seulement 550 des 780 derniers mois.

En bref, les rendements forts pour les épargnants en espèces restent distants. Une inflation plus haute sera entre-temps tolérée, bien accueillie même, comme une partie de la baisse de l’énorme fardeau de dettes des gouvernements occidentaux. Les taux d’intérêt réels, après l’inflation, vont probablement empirer sous zéro. Alors qu’elles ne savent augmenter les taux d’intérêt, les banques centrales continuent d’imprimer de la monnaie pour acheter des obligations souveraines, poussant alors les taux d’intérêt qu’ils offrent aux autres investisseurs (comme vous et l’entière industrie des épargnes de retraite) vers le bas.

« Si Ben Bernanke pense que 4% est un niveau approprié pour l’inflation aux Etats-Unis », affirme Jim Leaviss, bloggant pour le gestionnaire de fonds géant britannique M&G, « vous ne devriez pas prêter votre argent au gouvernement à 0,65% pour les cinq prochaines années à venir, n’est-ce pas ? »

« Et avec Mark Carney prenant la direction de la Banque d’Angleterre l’an prochain, les attentes du marché concernant l’inflation devraient dépasser l’objectif d’inflation à 2% au cours des années à venir aussi ? »

En d’autres termes, « il est clair que, bien que non explicitement annoncé, l’objectif de cette déclaration est de stimuler maintenant l’économie avec des [objectifs] d’inflation plus haute et d’emploi plus fort que quiconque aurait pu avoir prévus », a affirmé l’ami et collègue du président de la Fed, Paul Krugman.

Alors pourquoi devrait-on garder des dettes souveraines à revenu fixe ? En abandonnant toute présomption (enfin) d’un objectif d’inflation basse, les banques centrales veulent clairement voir plus d’inflation. Parce dans les plans de la Fed l’idée est que cela stimulera l’emploi. Donc en regardant à l’horizon 2015, la précédente ligne de changement de date de la Fed pour toute crainte d’une hausse du taux, « les institutions financières qui veulent rapporter des revenus nominaux, sans compter d’éviter de vrais pertes sur les portefeuilles qui incluront alors 15,5 mille milliards de dollars d’obligations américaines qui rapportent essentiellement zéro, se dirigeront désespérément vers les rendements et les risques », écrit le professeur de Berkeley Brad DeLong. « Et quelque soit les actifs à risque qu’ils achètent pour avoir du rendement dans leurs portefeuilles [cela] poussera quelqu’un à alors dépenser plus sur les biens et les services actuellement produits.

« [Donc] ce monde futur possible n’est pas un monde futur dans lequel le chômage est encore au-dessus de 6,5% et la prévision de l’inflation sous-jacente est encore sous les 2,5% par an », a affirmé DeLong. La Fed elle-même, offrant aussi de nouvelles prévisions après l’annonce de la nouvelle politique de mercredi, nous dit exactement cela. Tous les objectifs que les nouvelles mesures ont atteints, avec un supplément de 45 milliards de dollars d’assouplissement quantitatif par mois tous les mois à partir de maintenant, est de bidouiller la fourchette des prévisions de 2015 pour le chômage américain de l’estimation/devinette de septembre de 6,0 à 6,8% jusqu’à la devinette de ce mois de 6,0 à 6,6%. L’on prévoit en fait une baisse de l’inflation sous-jacente des prix américaine, atteignant la fourchette de 1,8 à 2,0%.

Est-ce à dire que DeLong pense que Bernanke ment ? Ou a-t-il manqué de vérifier les nouvelles prévisions de la Fed ? Peut-être que la Fed est peu sincère, en ignorant l’impact de ses mesures sur l’inflation donc elle peut obtenir le soutien politique nécessaire pour permettre ces mesures. Ou peut-être, seulement peut-être, le fait est que la Fed (comme toutes les autres banques centrales aujourd’hui) est pire qu’ignorante.

S’excitant sur ses leviers et ses boutons contrôlant l’économie, la Fed imagine en fait qu’elle peut diriger l’économie, de cette façon-ci ou de celle-là, et pousser 315 millions de pauvres âmes vers un trou de 0,2% de ses prévisions. Mais, au lieu de cela, elle risque d’amener la devise au bord du gouffre.

« En surface », explique Brad Delong dans un article de 1996, l’affreuse inflation des années 1970 a eu lieu car personne ne pouvait « placer un haut niveau de priorité sur l’arrêt de l’inflation ». Pire encore, « personne n’avait le mandat pour faire ce qu’il fallait ». Battre le taux de chômage avec de la monnaie bon marché était alors le seul outil disponible. Et mon dieu qu’ils l’ont utilisé, même si cela fonctionnait aussi bien que de battre un œuf avec une pelle.

Vu du sommet de l’indépendance des banques centrales au milieu des années 1990, « il est difficile de voir comment la Réserve fédérale aurait pu obtenir un mandat [pour s’occuper de l’inflation en augmentant les taux brutalement] sans une leçon désagréable comme l’inflation des années 70 », conclut DeLong dans son article.

On pourrait penser que garder l’inflation basse est l'objectif des banques centrales. Mais c’est vraiment une pensée très fin de siècle dernier ! Et la Fed s’est éloignée encore plus de ce mandat. Les banques centrales où qu’elles soient perdent de leur « indépendance » pour garder l’inflation sous contrôle. Donc devinez ce qui viendra ensuite (ce qui devrait venir ensuite) avant qu’il y ait de vraies chances que les banques centrales augmentent leurs taux pour essayer de freiner les coûts de la vie.

 

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Adrian Ash dirige le bureau de recherches de BullionVault, un des moyens les plus simples et les plus économiques au monde d'acheter et d'investir dans l'or. Après avoir été responsable éditorial pour Fleet Street Publications -- l'homologue britannique des Publications Agora -- il a été correspondant du Daily Reckoning à la City de Londres pendant quatre ans. Il intervient désormais régulièrement dans les publications de 321gold.com, FinancialSense, GoldSeek, Prudent Bear, SafeHaven et Whiskey & Gunpowder ainsi que sur plusieurs sites internet d'investissement. Les points de vue d'Adrian sur le marché de l'or sont régulièrement repris par le Financial Times et AFX Thomson.
 
 

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