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Malgré le taux directeur à 0% et l'assouplissement quantitatif, l'inflation tarde

Voici les derniers chiffres de Bloomberg :



"La production industrielle aux Etats-Unis a augmenté plus que prévu en novembre et les prix à la consommation ont ralenti, indiquant que la reprise prend de la vitesse sans générer d'inflation".

"Les chaînes de montage accélèrent tandis que les investissements des entreprises et les exportations se développent ; les dépenses de consommation s'accroissent, aidant à porter une expansion qui, selon les officiels de la Fed, n'est pas assez vigoureuse pour réduire un taux de chômage frôlant les 10%. Les augmentations de prix, qui sont inférieures aux objectifs de la Banque centrale [américaine], viendront appuyer les arguments pour le maintien du rachat par la Fed de 600 milliards de dollars de titres d'ici juin pour aiguillonner la croissance".

"Le président de la Fed, Ben S. Bernanke ne retirera probablement pas ces mesures [de relance] tant qu'il ne verra pas une inflexion claire à la hausse de l'inflation centrale et une baisse du chômage".

Attendez une seconde.

Etes-vous en train de dire qu'après que la Fed a augmenté la masse monétaire américaine de 300%... et affirme vouloir la doubler une fois encore... les prix à la consommation stagnent encore ?

Oui ? Hmm...

Et vous dites que le ralentissement des augmentations de prix à la consommation montre que "la reprise prend de la vitesse" ?

Vous voulez rire ?

Oh, cher lecteur... quelles sottises ! Quelles absurdités ! Quelles fadaises !

Les autorités ont fait le plus gros effort de relance de l'histoire. La Fed a injecté 1 700 milliards de dollars dans le système bancaire américain... promettant d'en rajouter 600 milliards prochainement, écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora.

Et les prix à la consommation ne bougent pas ? Qu'est-il arrivé aux lois les plus fondamentales de la finance ? Ont-elles été suspendues ? Sommes-nous entrés dans une sorte d'univers parallèle perverti ?

Ou bien est-ce que ça signifie ce que nous croyons que ça signifie... que la pression à la baisse de la Grande correction est si forte qu'elle dépasse tous les efforts de la Fed... le taux directeur à 0%... le plan de relance à 700 milliards de dollars... le déficit fédéral de 1 300 milliards... le QEI et le QE II ?

Ce n'est pas un succès. C'est un désastre.

Bien entendu, tout cet argent doit aller quelque part. Et l'endroit où il est allé n'est pas un mystère. Les matières premières atteignent de nouveaux sommets. Le pétrole semble en route pour retrouver les 100 $ le baril. L'or a dépassé les 1 400 $ l'once.

Même les actions américaines ont grimpé de 25% environ cette année.

Comme prévu, l'argent facile des autorités est passé dans les actifs spéculatifs... non dans l'économie réelle. Voilà pourquoi une personne sur 10 de la main-d’oeuvre américaine est officiellement au chômage... et pourquoi, officieusement, on en est probablement plutôt à une sur cinq.

Et c'est également pour cette raison que les prix à la consommation ne grimpent PAS aux Etats-Unis. Imaginez ce qui se passerait si on était dans une vraie reprise ? Imaginez que la Fed multiplie la masse monétaire centrale par quatre. Imaginez ce qui arriverait aux prix à la consommation.

Le pauvre Ben Bernanke doit en avoir assez d'imaginer. Il continuera à imprimer de l'argent -- c'est du moins ce que conclut Bloomberg -- jusqu'à ce qu'il n'ait plus besoin d'imaginer. Il imprimera jusqu'à ce qu'il entende parler d'inflation dans les journaux.

Mais quand est-ce que ce sera ? Quelle quantité de pâte à papier bois Ben Bernanke devra-t-il insérer dans la planche à billets avant que les prix à la consommation grimpent et que le chômage baisse ?

Nous verrons bien !

Nittin Seehakoo est European Operations Executive chez BullionVault, le service d'or en ligne à croissance rapide.

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