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Etats-Unis vs. Europe : qui va faire faillite en premier ?

Nous ne savons plus où donner de la tête.

Etats-Unis vs. Europe : qui va faire faillite le premier ? D'où le prochain krach va-t-il venir ?

Tourmente au FMI, cataclysme en Europe ?
L'affaire Strauss-Kahn est un véritable aimant à attention et scandales (d'ailleurs Philippe Béchade fait un très bon point sur l'affaire, son traitement et ses conséquences dans La Chronique Agora).

Mais, au final, le remplacement du patron du FMI – de toute manière prévisible puisque DSK allait un jour à l'autre se consacrer uniquement aux primaires socialistes puis à la campagne présidentielle – était prévisible et attendue, écrit Cécile Chevré pour La Quotidienne de MoneyWeek.

Seule vraie conséquence : l'actuel scandale risque de donner du grain à moudre à ceux qui veulent un changement important au sein du FMI, avec en particulier la nomination d'un patron non-issu d'un pays de l'OCDE. Les émergents frappent à la porte du Fonds et veulent se faire entendre.

Qui mieux qu'un Européen pour comprendre la très complexe situation de l'Europe et de la zone euro ? Certains observateurs craignent – et en particulier la presse espagnole, portugaise et grecque –qu'un dirigeant non-européen ne se sente pas plus concerné par la crise de l'euro et ne soutienne pas autant les pays en détresse que ne pouvait le faire DSK.

Car, en Europe, nous aurions bien besoin d'un sérieux coup de pouce. Il y a 15 jours, les plus optimistes des observateurs avaient cru voir la lumière au bout du tunnel alors que Jean-Claude Trichet remontait pour la première fois depuis la crise le taux directeur de la BCE. Si les taux remontaient, c'est que tout allait mieux, non ?

Réponse : non !

La situation de la Grèce se dégrade et rares sont ceux qui osent encore soutenir que le pays remboursera ses dettes. Or la Grèce aurait besoin d'un nouveau renflouement de l'UE et du FMI pour se maintenir à flots.

Le problème est très simple : la Grèce a trop emprunté... et elle ne peut pas rembourser. L'idée du premier renflouement – il y a un an de cela déjà – était de donner à la Grèce une bouffée d'oxygène le temps qu'elle remette son économie sur les rails. Un an après, le constat est amer : l'économie grecque va de plus en plus mal, les rentrées financières se font maigres et la dette atteint les 157% du PIB.

Le gouvernement grec n'a que peu de solutions. En allant plus loin dans la politique de rigueur, la Grèce risque à la fois d'étouffer la moindre étincelle de reprise économique et surtout d'augmenter encore l'agitation sociale.

Ne reste que la restructuration, mais peut-être pas pour tout de suite. Avant son arrestation, DSK devait négocier avec Angela Merkel un report du remboursement. Mais au fond, c'est reculer pour mieux sauter. La Grèce ne peut pas rembourser. Point final.

Une restructuration de la dette grecque entrainerait un diabolique effet domino qui menacerait les banques européennes, via les CDS. C'est ce mécanisme que vous expliquait Simone Wapler dans une précédente Quotidienne.

Les Etats-Unis face au mur de la dette
Côté américain, le gros problème du moment, c'est le plafond de la dette. Cette limite légale de l'endettement, fixée à 14 294 milliards de dollars, a été franchie cette semaine. Ce qui signifie que – normalement – que les Etats-Unis ne peuvent emprunter plus... et que le fonctionnement de l'Etat fédéral risque d'être sérieusement perturbé. Et il l'est déjà, le gouvernement américain a annoncé qu'il allait provisoirement arrêter de financer les caisses de retraites des fonctionnaires.

Le Congrès va-t-il accepter de relever le plafond de la dette. Rien n'est encore tranché et les discussions sont tendues. Timothy Geithner, le secrétaire américain au Trésor, a cependant réussi à repousser au 2 août prochain cette décision. Ce qui laisse un peu de temps au Congrès pour se décider sur la marche à suivre.

Evidemment, cela ne va pas être si facile que cela. Si républicains et démocrates sont d'accord sur la nécessité de réduire la dette publique, ils ne le sont pas du tout sur la manière d'y arriver. De manière schématique, les républicains penchent pour une réduction des dépenses – en particulier des aides sociales – mais refusent une augmentation des impôts. Les démocrates, quant à eux, ne veulent pas toucher aux prestations sociales mais souhaitent augmenter les impôts. Bref, ils ont encore pas mal de travail avant de parvenir à se mettre d'accord.

Le scénario le plus probable est tout de même que démocrates et républicains parviennent à se mettre d'accord avec la date fatidique et acceptent de relever le plafond de la dette. Comme le rappelle un article de l'Expansion, cela ne sera que la 93e fois que cette manœuvre est effectuée depuis que la limite légale de l'endettement a été votée, en 1917.

Non, le danger ne vient de pas de l'intérieur. Il vient de l'extérieur. Pour le cinquième mois consécutif, la Chine a réduit ses possessions de bons du Trésor américains. Trop de dettes a fini par tuer la dette. Les acheteurs étrangers sont de plus en plus réticents à acheter des obligations américaines – et on les comprend. La Fed est censée arrêter ses rachats de bons du Trésor fin juin. Qui achètera alors la dette américaine ?

Alors, qui va chuter en premier ?
Les Européens soulignent la gravité du cas américain et les Anglo-saxons, le maelstrom européen. Au final, nous pensons qu'à court terme, les marchés vont avoir tendance à plus se focaliser sur la crise de l'euro que sur l'endettement massif des Etats-Unis.

Mais à plus long terme, même les plus aveugles ne pourront plus ignorer la gravité de la situation américaine. Il va y avoir du sport !

En prévision d'un krach obligataire qui ne saurait être évité, Simone Wapler a élaboré une stratégie en 3 étapes pour protéger votre patrimoine. Cette stratégie s'appelle Fortune de Crise, et comporte 3 rapports et donc 3 conseils d'investissements très simples à mettre en place :
1. Comment prospérer malgré le naufrage de l'Etat-Providence
2. Votre antidote contre la destruction du dollar
3. L'or physique sans risque de contrepartie

Cécile Chevré est titulaire d’un DEA d’histoire de l’EPHE et d’un DESS d’ingénierie documentaire de l’INTD. Cécile Chevré participe à la rédaction de la Quotidienne de MoneyWeek, un éclairage lucide et concis sur tous les domaines de la finance.

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