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Un anniversaire à marquer d'une pièce d'or

Nous fêtions hier un anniversaire.

Une grande chose qui s'est produite le 15 août... il y a précisément 40 ans. C'est une histoire avec des milliers de personnes -- des protagonistes, des antagonistes, des nihilistes et des monétaristes, écrit Bill Bonner pour La Chronique Agora. De la tension dramatique à revendre... et qui sait comment ça va se terminer ? Detlev Schlicter en parlait dans le Wall Street Journal :

"Il y a 40 ans aujourd'hui, le président des Etats-Unis Richard Nixon a fermé la 'fenêtre de l'or' et inauguré, pour la première fois de l'histoire humaine, un système mondial de devise papier sans entrave sous plein contrôle de l'Etat".

Bien entendu, nous savons précisément où nous étions et ce que nous faisions lors de ce jour fatidique. Nous regardions la télévision...

Richard Nixon, président de Tous les Américains, avait quelque chose de terriblement important à dire à son peuple. Mais il était inquiet. Il a donc réuni ses conseillers et leur a posé la question clé :

"Faut-il interrompre Bonanza ?"

Bonanza était une série télévisée américaine très populaire, avec pour personnages principaux un propriétaire de ranch prospère, ses trois fils et leur cuisinier chinois. Bonanza étant bien plus populaire que Richard Nixon, le président hésitait à interrompre le feuilleton... même s'il allait changer le système monétaire du monde entier... et, dans les faits, instituer un nouveau système innovant, basé sur une monnaie purement fiduciaire.

Durant les essais réalisés au cours des 2 000 années précédentes environ, ce type de système avait toujours échoué. Mais Richard Nixon semblait ne pas en être conscient. En fait, il ne semblait pas conscient du fait qu'il changeait une chose importante... et n'en parla même pas aux téléspectateurs ce soir-là.

Il prêta plutôt attention à une autre expérience en matière de planification centrale -- encore une tentative qui avait échoué à tous les autres tests précédents : les contrôles de prix et de salaire. S'inspirant du livre de l'empereur Dioclétien sur "Comment pousser une économie à la ruine", Nixon annonça qu'à partir de maintenant, les autorités de Washington décideraient de combien un homme devait payer une miche de pain, ou combien son employeur devait le payer pour son travail.

Naturellement, cette mesure fut elle aussi un échec... vite oublié. Mais l'autre initiative de Nixon demeura. Le monde la subit depuis. Nous sommes quatre décennies après le début de cette dernière expérience fiduciaire -- l'effort le plus réussi jusqu'à présent, ça ne fait aucun doute. Les gens utilisent toujours les dollars sans trop se plaindre. Les bouchers les acceptent en échange d'un steak. Les prostituées les acceptent en l'échange de services rendus. Les politiciens les acceptent en l'échange de votes.

Pour autant que nous en sachions, personne ne les veut pas. Pour autant que nous en sachions, personne ne les voudra pas demain non plus.

Mais attendez... Alors que les dollars sont universellement acceptés comme moyen d'échange, en tant que réserve de valeur -- l'autre but d'une devise -- le billet vert est un flop. Il a commencé à perdre de la valeur dès l'instant où la Réserve fédérale a été mise en place pour le protéger. Ensuite, lorsque le président Nixon a coupé le dernier lien entre le dollar et l'or, il a perdu sa valeur encore plus rapidement. Aujourd'hui, un dollar n'achètera qu'un penny ou deux autant qu'un dollar de 1913.

Et les gens commencent à se poser des questions. Qu'est-ce qui ne va pas avec le système financier mondial ? Comment se fait-il que tant d'économies -- en particulier les Etats-Unis -- sont aussi moroses ? Qui ou quoi en est responsable ? La devise "pour de rire" de Richard Nixon pourrait-elle y être mêlée ?
La réponse, comme le savent ceux qui nous subissent depuis longtemps, est "oui".

Bill Bonner est le fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information confidentielles – probablement l'une des plus brillantes au monde. Auteur de la lettre e-mail quotidienne The Daily Reckoning (450.000 lecteurs... ), il intervient également dans La Chronique Agora, directement inspirée du Daily Reckoning.

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